L’AS Monaco FF vient de franchir un cap en officialisant la venue des Américains du groupe Peak6 au club. Que pouvez-vous nous dire sur cette nouvelle ?
Thomas Martini (TM) : Cela faisait plusieurs mois que nous échangions avec Peak6, après qu’il soit entré en contact avec le Palais et les institutions du pays. Avec cet accord, ce groupe emmène dans son sillage plusieurs autres partenaires, que ce soit au niveau de l’équipementier, avec Capelli Sport, ou de l’émancipation de la femme dans le monde de la finance, avec Poker Power. Enfin, il y a Rush Soccer, une grosse académie qui comprend quelque 150000 filles et garçons à travers les Etats-Unis, et qui va nous proposer des profils de joueuses qui pourront intégrer notre équipe. Tout cela va permettre le développement de plusieurs axes au sein du club.
Comment en êtes-vous arrivés à cet accord ?
André-Pierre Couffet (APC) : Le premier contact a été pris le 14 septembre 2020, on nous a présenté la volonté de Peak6 d’investir dans le football féminin. Quand le rendez-vous s’est terminé, nous nous sommes dit avec Thomas que c’était trop gros pour y croire, mais les appels et les discussions se sont poursuivis, notamment avec le représentant basé à Chicago que tout le monde connaît ici, puisqu’il s’agît de Jérôme de Bontin (ancien administrateur de l’AS Monaco FC et président du club de 2008 à 2009, NDLR). Nous avons pris conscience que ce projet était réel et plausible. Petit à petit, les choses se sont mises en place, il a fallu expliquer certaines règles, notamment sur les transferts, limités à six mutées par saison à notre niveau. Jérôme de Bontin avait le même point de vue que nous et d’ailleurs il nous a été très vite confirmé, qu’autant Thomas que moi, nous resterions en poste et que ce qui était souhaité est de travailler à nos côtés en nous donnant les moyens d’aller plus haut et plus loin.
Dans les faits, comment se présente cette arrivée à l’actionnariat de l’AS Monaco FF ?
TM : Nous sommes sur quelque chose de plus atypique, puisqu’une société est créée. Jusqu’ici nous n’avions que l’association, donc une nouvelle structure professionnelle, une S.A.R.L. en l’occurrence, voit le jour, dans laquelle le groupe est actionnaire majoritaire. Capelli Sport la rejoint aussi mais minoritairement, tout comme l’association sportive qui était là depuis le début. Enfin, le Palais garde un arbitrage et une visibilité sur l’ensemble des affaires.
APC : Une convention a été rédigée par un cabinet d’avocats spécialisé dans le droit du sport et signée par les différentes parties. Il y a certains aspects futurs qui sont déjà pensés, tout en ayant quelque chose de très complet pour le présent qui met tout le monde d’accord.
Il y aura donc des moyens financiers supplémentaires, mais concrètement, qu’est-ce que cela va changer pour le club ?
APC : Nous allons pouvoir mieux structurer les équipes afin d’offrir un meilleur encadrement aux joueuses. Aujourd’hui, en R1, nous pouvons recruter jusqu’à six mutées, qui ont toutes déjà été choisies pour la saison à venir. Nous allons conserver la base, le noyau de ce qui est déjà existant. Lorsque nous atteindrons la D2, nous passerons à une nouvelle étape de la stratégie et nous compterons si possible sur des joueuses professionnelles pour pouvoir monter plus facilement en D1. Passés la R1, nous ne serons plus limités par le nombre de mutées puisque nous aurons des joueuses sous contrat, fédéral ou professionnel.